Fotofinish

(2003)

de Flavia Mastrella, Antonio Rezza

 

avec Antonio Rezza
et Ivan Bellavista

 

sculptures: Flavia Mastrella
(jamais) écrit par Antonio Rezza
assistant à la creation: Massimo Camilli

 

dessin de lumières: Mattia Vigo
(dessin de lumières: Maria Pastore, 2005)

organisation: Stefania Saltarelli

machiniste: Andrea Zanarini
Sartoria Silvana Ciofoli
métaux: Vittorio Capraro

 

production:
REZZAMASTRELLA
TSI La Fabbrica dell’Attore Teatro Vascello

service presse: Chiara Crupi

communication web: Silvia Vecchini

L’œuvre

Fotofinish est une œuvre conçue pour le théâtre qui entend réunir art dramatique et art plastique : les sculptures de toile sont plus qu’un simple décor : elles représentent des entités à part entière. C’est par cette conjonction que se définit Fotofinish. Il ne s’agit donc pas d’une scénographie mais plutôt d’une double expression artistique.

L’histoire

Fotofinish raconte l’histoire d’un homme qui se photographie lui-même pour se sentir moins seul. Pour ce faire, il ouvre un studio où il peut se livrer en toute liberté à ses séances d’immortalisation, en se feignant tantôt photographe tantôt client. Il endosse ainsi toute une série de rôles, du politicien en passant par la nonne, et profite de ses multiples personnalités pour délivrer en passant un discours plein d’ironie désabusée. Il est bientôt convaincu de ne plus être seul. Petit à petit, il devient fou: en tant que politicien, il annule les projets d’urbanisme pour s’offrir une maison ambulante, avec le désespoir de celui qui tente de se mentir à lui-même. C’est seulement lorsqu’il est contraint de se faire chien de garde pour défendre sa maison qu’il prend conscience de sa solitude. En «un coup de queue», il redevient politicien et accuse la foule de n’avoir rien compris, d’avoir été dupe de ses illusions, la seule chose ayant jamais existée étant sa solitude… qui, elle, ne peut être photographiée.

Fotofinish consiste à un simulacre de dialogue entre un photographe et ses clients, la schizophrénie du personnage, dont le nom même reste inconnu du public, le poussant, sur le mode burlesque, à une démultiplication de personnalités. On assiste ainsi à une véritable parodie de personnages stéréotypés de notre époque : le politicien, la jeune fille sans inhibitions, le couple bourgeois, la bonne sœur…

Les multiples voix et le passage inopiné de l’une à l’autre entretiennent une cacophonie qui vient souligner les thèmes de la solitude et de l’impossible communication dans une pièce dont l’absurde est le maître mot.
Les spectateurs sont sollicités et considérés comme parti prenante de la mise en scène.
Le cadre : l’action n’a pas de cadre fixe et change selon le délire du personnage : meeting politique, hôpital… autant de lieux qui renvoient à un bouleversement des cadres prédéfinis de l’action.
De la même façon, il est impossible de suivre une évolution logique et un dénouement de l’action. Le fil conducteur est la solitude, solitude dont le personnage mesurera l’ampleur à l’issue de ses délires.
Fotofinish est une oeuvre qui a été conçue pour la scène.
Dans la mouvance de la modernité théâtrale, elle rejette toute idée de texte au théâtre : processus de massification, forces de l’inconscient et artifice du dialogue théâtral y sont bannis.

Sculptures

Le décor est constitué de 5 éléments métalliques , des « totems », qui ouvrent leurs bras pour tenter de contenir le personnage et auxquels sont suspendus des sculptures («les mutantes*») de toile blanche, volumes mobiles qui permettent à l’acteur de parcourir librement l’espace scénique.
Le blanc est la couleur dominante déclinée en plusieurs tonalités avec des nuances de rouge vif, de vert et de bleu.
Une grande sphère blanche de tissus se déplace de façon autonome, ignorant toute règle : elle vague comme un microcosme mentale et définitif et se dirige éventuellement vers les spectateurs, sur le prolongement de la scène.
D’autres présences humaines sont prévues sur scène : un passager, une foule (constituée de spectateurs).

* Les mutantes : ce sont des volumes, des sculptures de toile qui en glissant sur un support métallique, deviennent vêtement de l’acteur, appendice du corps.

Réception

Fotofinish a été particulièrement bien accueilli du public et de la critique. L’expérience innovatrice de participation du public a été concluante: celui-ci a réagi très positivement en se prêtant volontiers au jeu et le spectacle a pu profiter d’une ambiance où l’humour a prévalu.